Biographie

janvier 2022

Né le 4 avril 1952 à Bayonne…Robert Latxague, pur « charnegou » (métis de gascon et basque) né à Bayonne.

Journaliste (de Libé à France Télévision en passant par Radio France, RFO) Amateur de tchatche, de rugby, d’excédents culinaires et « vinesques », de voyages intérieurs ou extérieurs cul par dessus tête. Passion pour le jazz, les musiques ouvertes, les mers et les outre mers. Fou de poésies. Collaborateur de Jazz Magazine. Trois livres mis en écriture plus ou moins ordonnées: Le jazz et la photographie (éditions Compact) mémorandum de textes et photos en illustration du festival Jazz â Vienne; Le Meccano des lettres pas mécaniques (éditions Thélès), recueil de nouvelles en forme de missives postées de villes du monde; Tourments d’Amour (éditions France Libris), soixante deux textes poétiques sans rime ni raison à lire à voix haute, en musique.

Et en complément d’enquête…pour faire l’article:

Comme un enfant de Gascogne
Qui sourit au vent du sud
Arpentant des formes généreuses

[…] J’aime à raconter des histoires

Qui n’ont ni queue ni tête

(Chant général)

Oui, avant tout, Robert Latxague est gascon. Et bavard. Et drôle. Et chaleureux. Et vivant.

Je l’ai connu musicien — et poète déjà — dans la fin des années ’70.

Je le retrouve poète — toujours —cinquante ans plus tard.

Entre les deux, il a mené une superbe carrière de journaliste, particulièrement riche et variée (presse écrite, radio, télé, formation…), qui l’a promené, de 1979 jusqu’à ce jour , du Pays basque à Paris, en passant par Pau, Grenoble, Belfort, Toulouse, Lille, Pointe-à-Pitre, Fort-de-France, la Corse…

À partir de 2010, il est devenu responsable de la formation des journalistes et de l’encadrement des rédactions de France Télévisions, avec des missions qui l’envoyaient un peu partout en France, dans les DOM-TOM, en Afrique du Nord, en Afrique Noire, au Viet-Nam, en Chine, dans les Pays de l’Est européen (et je dois en oublier…).

Je me souviens de cette fois où, alors qu’il était directeur de la rédaction de Radio-France-Outremer aux Antilles, il a été appelé pour fonder et diriger une grande école de journalisme en Pologne — passant brutalement, en plein hiver, du ti’punch à la vodka sans transition… des glaçons plein la moustache.

Haute figure des festivals de jazz français et étrangers, il n’a jamais cessé d’écrire dans Jazz Magazine

Côté poésie, pour moi, Latxague est un des derniers héritiers de la Beat Generation :

« […] Je

Frappe vise tire décharge découpe

Jeux aujourd’hui de mains sales hors champ sartriens

[…]

Bad trip de tripes giclées chaudes d’un sanglant

Carambolage

Comme on appuie sur une console sans fil

On décapite sans l’idée même de consolation »
(Furioso)

En même temps qu’il descend — tout aussi directement — du scatrap des (comme lui) Gascons Lubat et Minvielle, jouant magistralement avec les mots, les sons, les mots-sons, l’émotion (les motions ?), comme dans ces quelques vers (pour la route) :

« Triste chronique christique de trop de piques » (J’ai fait un rêve)

« Banlieues bleues nuit, banlieues rouges, banlieues série noire

Bagnoles en fumées, tôles calcinées, îlots de flammes folles

Battant un océan de béton bâti bêtement en barres »
(Racaille)

Choc frontal du temps dans la tempe / Quand la tectonique te plaque (All Black)

Homme de voyages, ce fils de paysan aime toujours sa terre gasconnequ’il a pourtant quittée très vite pour d’autres cieux, d’autres vies, d’autres mondes — :

« […] en rondeurs de croupe autant que de vagues océanes rebelles

Ma terre

Je l’aime métisse de sud et d’ouest

Accouplés. » (Sillons)

Et puis, vous ne me contredirez pas : un poète qui parvient à trouver la Tour Eiffel bandante ne peut pas être complètement mauvais :

« […] Érection providentielle

Mi mâle d’élection mais tellement telluriquement femelle

Berceau d’arches ouvertes en rondeurs pénétrantes

Jambes de force infinies galbées de métal luisant
[…] »(Eiffel d’aubaine obsessionnelle)

Alors, il faut lire (à voix haute, si on le peut, c’est encore mieux !) le poète Latxague,

« […] Histoire un jour à venir de

Pouvoir tutoyer le cortex humide de ce foutu

Improbable […] »(À grappes)

À voix haute et en duo avec un saxophone, si possible…

« Roseau sec pensant obsession

[…]
À tout ce satin de peaux sucrées

Ça l’est

Salé aussi obscène en vain

[…]
En sang en mille »(Déguste donc bonhomme !)

Philippe Fréchet, créateur du blog spot de poésie Lichen. Texte préface de Tourments d’amour (France Libris Éditions)