L’ultime passe croisée de Dédé Boni

Andre Boniface était un rrince du rugby, un athlète , un créateur, un inventeur en ovalies, Il promenait sur tous les terrains de rugby du monde une élégance folle, buste droit, col relevé, fier et regard fixé sur la ligne d’essai. Je me souviens que à mes dix ans, à l’occasion d’un Stade Montois-Aviron Bayonnais au vieux Stade St Léon – lequel n’avait pas encore été baptisé Jean Dauger, patronyme d’un autre 3/4 centre de légende, justement modèle de l’ainé des frères Boniface- en cet après-midi mon père me dit donc de cette voix qui ne souffrait pas la contestation : « Regarde bien toi qui veut jouer centre le 12 montois avec son drôle de maillot zébré jaune et noir, ne le quitte pas des yeux. Il fait vivre le ballon, toujours !»

Moi je l’ai rencontré bien plus tard à Marciac. Lui l’Improvisateur impénitent avouait écouter Verdi avant les grands matchs . Il aimait aussi le jazz. Il me l’a confié sourire aux lèvres ce soir là. Sur la même scène je crois m’en souvenir Bebo et Chucho Valdez venaient de nous gratifier de notes chaudes en passes croisées. Or à Marciac la scène se trouve sur la ligne de but. Car le chapiteau coeur battant du festival épouse le rectangle vert du terrain de rugby….

Robert Latxague

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